Vous aimez les sujets sombres traitant de l’aliénation de l’homme par sa propre technologie jusqu’à l’oubli total de la morale ou l’exclusion d’interrogations d’ordre philosophique sur la condition humaine accompagnant l’innovation et les progrès technologiques ? Alors Psycho-Pass est très certainement fait pour vous !
Avec le thème récurent de la dystopie déguisée dans une société gérée par un système se prétendant utopique, l’animé nous plonge le corps entier dès le premier épisode dans l’horreur et l’immoralité d’un système voulant se parer en apparence de blanc mais qui n’hésite pas à se salir les mains pour conserver un contrôle total sur la population.
La société est avant tout basée sur la santé mentale du peuple, évaluée en permanence afin de déceler les potentiels dangers pour le système (ne vous étonnez donc pas qu’un nouveau-né puisse être qualifié de potentiel psychopathe pour l’avenir), Psycho-Pass nous fait nous sentir rapidement mal à l’aise, comme extérieur au système… (Vous tenez le coup ? Parce que cela ne fait que commencer !)
Héroïne de 20 ans et nouvelle inspectrice de l’unité 1, elle est considérée comme un citoyen modèle par son aptitude à toujours rester calme (et par conséquent à conserver un Psycho-Pass très clair), mais aussi par son score le plus élevé pour l’obtention d’un emploi dans le secteur public et privé. Elle intègre la police car personne d’autre n’a obtenu une note aussi élevée qu’elle pour ce poste. D’abord très naïve, elle gagne en maturité durant la série. Dans l’épisode 20 elle découvre le véritable aspect du système Sibyl. À partir de cet instant, l’héroïne se révèle et change de personnalité, plus sombre, elle ressemble beaucoup à Shinya Kôgami notamment par sa capacité de déduction hors normes.
Exécuteur de 28 ans, il était auparavant un inspecteur jusqu’à ce que son coefficient de criminalité augmente brusquement durant une investigation concernant plusieurs meurtres perpétrés de manière atroce.
Ginoza est devenu inspecteur en même temps que Shinya Kôgami et a vu son collègue se faire rétrograder pour devenir Exécuteur comme son père Tomoni Masaoka autrefois. De ce fait, il est très attaché à fixer une limite entre Inspecteurs et Exécuteurs, par ailleurs il craint beaucoup que son Psycho-Pass s’assombrisse. Ginoza est un personnage plutôt froid qui attache de l’importance au parfait respect des règles, mais cette froideur qui se retranscrit en termes parfois rudes sur Akane cache également la peur de la voir subir le même sort que son collègue et ami Kôgami.
Ancien Inspecteur, il a vu la naissance des Dominators et du système Sibyl. À force de rejeter le nouveau système, son Psycho-Pass s’est assombri et il est devenu Exécuteur. Tomomi Masaoka est une personne plutôt sympathique, sorte de doyen de l’unité 1. Il se révélera également être d’un soutient précieux pour notre jeune inspectrice Akane, lui donnant de nombreux conseils avisés pour la guider mais aussi l’aider à défendre ce qui lui parait juste. Il n’hésitera pas à prendre plusieurs fois sa défense contre l’inspecteur Ginoza lorsque celui-ci aura tendance à s’acharner sur elle.
Membre de l’unité 1, de nature enjouée, il adore taquiner l’héroïne. Sous son aspect plutôt superficiel on devine une profonde haine du système Sibyl l’ayant condamné à être exécuteur depuis sa naissance. Il n’hésitera pas à pousser la réflexion d’Akane à ses limites, voulant lui faire comprendre par elle-même pourquoi elle a véritablement choisi d’intégrer la police.
Ancienne musicienne autorisée à pratiquer son art par Sibyl, sa passion à tôt fait d’assombrir son Psycho-Pass, ce qui a pour conséquence de la placer en détention. Malgré tout, elle garde l’espoir de sortir de prison en éclaircissant son Psycho-Pass et refuse donc la proposition de Ginoza de devenir Exécuteur.
Analyste de la Sécurité publique et criminelle latente que le gouvernement a chargé de la surveillance de la santé de ses employés (elle est également une vraie professionnelle dans le domaine informatique). Elle appelle familièrement l’inspecteur Tsunemori « Akane-chan ». Cette proximité immédiate va s’avérer être une présence rassurante pour l’inspectrice Akane lorsqu’elle débutera dans son nouveau service mais aussi tout au long de l’animé.
Antagoniste du manga, c’est un homme Criminellement Asymptomatique : il ne peut être jugé par le dominateur, alors qu’il commet d’horribles crimes. Son but est de percer le secret du système Sibyl et de le renverser. Il se caractérise avant tout comme étant un grand orateur qui use de son charisme pour manipuler d’autres personnes et ainsi réveiller leur vraie volonté de tuer. Il se plaît à observer la nature humaine, cependant ce qu’il aime par dessus tout c’est la cruauté et la violence, surtout lorsque celle-ci se camoufle dans un dessein original. Il est donc le cerveau de plusieurs affaires sur lesquelles travaille le Bureau de la sécurité publique. Cependant, Kôgami émet l’hypothèse que Makishima est devenu ainsi à cause du système Sybil. Lorsque l’on est différent et rejeté par la société, on se sent forcément seul et l’on se met à porter un regard extérieur et teinté de haine sur celle-ci puisqu’elle n’hésite pas à éliminer les individus différents.
Directrice du Bureau de Sécurité Publique, elle a donc sous ses ordres Ginoza Nobuchika et Tsunemori Akane. Elle manipule le premier, et se méfie énormément de la deuxième lorsque celle-ci commence à afficher un fort potentiel mais surtout une forte personnalité allant parfois jusqu’à défier le système sur son propre terrain. Elle paraît être une femme d’une cinquante d’année, sévère et très professionnelle, mais porte en fait un masque (au sens figuré) cachant une part plus sombre.
Vous qui vous attendez sûrement à voir le / les héros se retourner peu à peu contre cette société de contrôle absolu, abandonnez tout espoir ! Puisqu’au-delà de la simple surveillance, il s’agit d’un contrôle total effectué sur le citoyen presque à chaque instant de son existence (oh mon dieu, Big Brother est de nouveau parmi nous !), et donc sur sa capacité à entrer dans le moule au risque de devoir briser psychologiquement la personne pour être sûr qu’elle y rentre bien (ou quelques os !), pourrions-nous dire… Si vous voulez voir les personnages se révolter dès le commencement avec un protagoniste charismatique contre une société aussi cruelle que ceux qu’elle prétend éliminer, passez votre chemin ! Psycho-Pass ne se fait pas pour mission de refléter un idéal ou d’être à un quelconque moment moralisateur, il se contente juste de vous ouvrir des portes, laquelle emprunterez-vous ? Afin d’amener le spectateur à réfléchir sur divers points et notamment sur l’utilisation de la science au profit de la Justice (avec un grand J !), la peine de mort, la condition humaine, etc. Eh bien c’est au travers de personnages flics. Et hélas, ils resteront pour la plupart des flics fidèles au système (du moins uniquement en apparence pour certains). Ainsi, les personnages défendent corps et âme cette société de contrôle, parce qu’elle permet le bien être de la population. Les gens vont bien. Ils vivent bien. Mais sont-ils heureux pour autant ? Pour Sybil cette question n’a aucune espèce d’importance. (Après tout, on en est pas encore au stade d’être obligé de prendre constamment des cachets pour nous droguer afin d’être heureux. (Oui j’ai grandement apprécié mes vacances dans la ville d’Happy Few, ambiance très chaleureuse, tout ça tout ça !)) Mais dans la société actuelle de l’animé, vous pouvez choisir ou non de vous bourrez de médicaments pour réguler votre Psycho-Pass, Sybil est généreux, il vous laisse l’illusion du choix. Vive la liberté ! L’histoire tourne donc autour de la traque d’un grand méchant tirant les ficelles de plusieurs meurtres dans l’ombre (Makishima Shōgo), et on s’aperçoit assez vite avec une certaine admiration mêlée de dégoût que l’on adhère au combat de ce personnage sans pour autant approuver ses méthodes tordues et cruelles (même si c’est rarement lui qui se salit directement les mains, préférant donner tous les outils nécessaires à d’autres personnages rejetés par le système pour assouvir leurs pulsions. Parce qu’il trouve cela fort intéressant d’étudier les comportements humains, et plus spécifiquement la folie meurtrière à son paroxysme.) En revanche son idéologie ne peut que séduire le spectateur.
Alors, qu’en est-il au final ? Eh bien, l’animé ne semble pas vouloir trancher lui-même, et cela s’illustre parfaitement avec le personnage d’Akane, consciente de ce système terrible contre lequel elle souhaiterait se battre, mais souhaitant également préserver la vie du peuple avant tout. Face à ce dilemme donc, les scénaristes ne tranchent pas, mais nous apportent (notamment au travers des conversations entre Akane et Sybil) des éléments de réponse.